Qu’est-ce que l’identité numérique ?

Je ne suis pas le premier à tenter de vulgariser le concept d’identité numérique, Leafar (Raphaël pour les intimes) a ainsi déjà proposé une représentation de l’identité numérique (voir son billet : U.lik unleash Identity 0.2), j’avais également déjà abordé la question dans un précédent billet. Je souhaite avec cet article compléter cette vision et y apporter ma touche personnelle.

Les utilisateurs au coeur du web 2.0

Avec la prolifération des blogs et wikis, la multiplication des réseaux sociaux et l’explosion du trafic sur les plateformes d’échanges, les contenus générés par les utilisateurs prennent une place toujours plus importante dans notre consommation quotidienne de l’internet. Tous ces contenus laissent des traces sur les sites qui les hébergent et dans les index des moteurs de recherche, ils sont également systématiquement rattachés à un auteur. De plus, la notoriété numérique des individus ainsi que sa valorisation (monétisation de l’audience, de l’expertise…) va rapidement amener les internautes (consomm’auteurs et consomm’acteurs) à se soucier de leur identité numérique.

De la volatilité de l’identité numérique

L’identité numérique d’un individu est composée de données formelles (coordonnées, certificats…) et informelles (commentaires, notes, billets, photos…). Toutes ces bribes d’information composent une identité numérique plus globale qui caractérise un individu, sa personnalité, son entourage et ses habitudes. Ces petits bouts d’identité fonctionnent comme des gènes : ils composent l’ADN numérique d’un individu.

IdentiteNumeriqueSimple.jpg

Gérer son identité numérique veut dire surveiller l’utilisation de chacune des ces bribes d’information, cette tâche est complexe surtout pour un individu qui souhaite exploiter l’internet comme une vitrine. Nous allons donc progressivement devoir acquérir une vision à 360° de toutes les traces que nous laissons au quotidien de manière à maitriser l’image que l’on donne de nous même.

Les différentes facettes de l’identité numérique

Comme nous venons de le voir, notre identité numérique est composée de nombreuses informations (ou traces) qui peuvent être regroupées en facettes :

Le schéma suivant synthétise les différentes facettes de l’identité numérique :

IdentiteNumeriqueComplete.jpg

Pour un schéma de plus grande taille, je vous recommande la version publiée sur FlickR : Cartographie de l’identité numérique (et il y a même une version en anglais : Digital Identity Mapping)

C’est en participant à tous ces services et outils qu’un individu alimente petit à petit toutes les facettes de son identité numérique. La majeure partie des utilisateurs ne mesure pas encore la complexité de la gestion de l’identité numérique, et ceci pour deux raisons :

  • les occasions de laisser des traces sont de plus en plus nombreuses ;
  • les moteurs de recherche conservent chacune des ces traces pendant de nombreuses années.

Voilà donc très certainement quel sera le prochain défi à relever pour les utilisateurs de l’internet : prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas ternir l’image d’eux-mêmes (leur identité, leur double numérique) qu’ils sont progressivement en train de construire.

159 commentaires sur “Qu’est-ce que l’identité numérique ?

  1. Bravo. Très belle extension du puzzle. J’ai meme découvert un ou deux sites que je ne connaissais pas. Les idées qui vivent sont définitivement les plus belles.

  2. PS: U.[lik|www.u-lik.com|fr] c’est plus que des produits ;-) C’est des oeuvres, des personnalités, des villes …. car le non marchand a aussi sa place sur le web !

  3. Arf, ça en fait du boulot pour exister dans chacune des cases du puzzle ! Cela pourrait être intéressant de développer un puzzle en remplaçant une personne par une société qui veut être présente sur le net. Je me demande quelles seraient les cases et quels seraient les services associés… Si les cases sont vides, peut être est-ce là un terrain d’exploration pour de nouveaux services adaptés aux besoins des sociétés ? D’autre part, il serait intéressant de savoir combien de services nous utilisons réellement, et du coup dans quelle mesure nos identités sont complètes ou non (par rapport à ton puzzle). Personnellement je suis « partout » sauf dans avis, hobbies, connaissances, avatars et certification. L’autre point intéressant est le fait que seul la case « Consommation » se retrouve dans la « vraie » vie, via smiles ou maximiles. Les autres sont purement web… Pourtant flickr pourrait sortir un joli bouquin avec les 100 plus belles photos de l’année par exemple, non ? (faut que je leur vendre l’idée ;o) Bon, j’aurais du faire un billet chez moi en reaction au tien, y en a des trucs à dire !

  4. Je ne sais pas ce qu’est l’Indenté Numérique … Bon petite faute de frappe j’imagine… ou j’ai pas compris le jeu de mot. Excellent cette petite cartographie, bien pratique.

  5. En effet, ça va être un réel souci dans les années à venir. Comme chaque site aujourd’hui à tendance à proposer à l’utilisateur de participer et donner son avis, on est vite tenter de le faire un peu partout. Il faudrait vraiment être capable de tracer sa présence et ses actions sur Internet. D’ailleurs CoComment me semble une très bonne première approche puisqu’il permet de garder une trace de ses propres commentaires laissés dans des blogs. Ca ne fonctionne pas encore sur tous les blogs, mais c’est un bon début. Peut-être existe-t-il d’autres outils du même genre ?

  6. Très beau travail de synthèse. Je pense qu’il y a en germe dans le web 2.0 la notion de schizophrénie, avec, d’une part, les éléments constitutifs de l’indentité numérique « publique » (réseaux professionnels, email perso, blog) et, d’autre part, la gestion de son avatar, soit son identité numérique « privée » (blog, rencontres, réseaux sociaux). Je pense que la notion d’avatar va bien au delà des seuls mondes virtuels et englobe la notion d’un autre moi, qui dispose aussi de ses emails et d’une vie propre (il est marchand sur ebay, il tchate sur meetic, il a un blog etc…). L’individu numérique gère en parallèle ses deux moi, chacun ayant son autonomie et remplissant une fonction sociale différente.

  7. Pourquoi ne pas tenter une réflexion sur la stratégie de communication de l’utilisateur ? En effet comme tu le dis c’est à l’utilisateur de faire attention aujourd’hui, mais on a l’impression qu’il y a une loi qui dirait qu’il faut que ça continue comme ça, que la transparence est obligatoire. Et finalement cela oblige les utilisateurs à trouver leurs propres méthodes pour détourner les systèmes mis en place ce qui engendre une certaine perte d’efficacité. Finalement cette problématique de stratégie de communication ne devrait-elle pas être prise en compte dès la conception d’un service ? Lorsque une grande minorité utilisera des passerelles pour avoir la même adresse IP, lorsque celle-ci utilisera des logins collectifs liés à des profils qui servent leurs stratégies le résultat sera difficilement lisible.

  8. @Stephane coComment est surprenant et très intéressant. Il y a un maximum de fonctionalités et je pense que ce n’est qu’un début. Merci pour le lien, je ne connaissais pas.

  9. Ce concept d’identité numérique me rappelle l' »i-tube » du laboratoire d’architecture « expérimental » LAB-AU. i-tube c’est la représentation visuelle d’une base de donnée sous la forme de l’intérieur d’un tube dont les couleurs varient selon le sujet. Les utilisateurs navigant dans cette base et des « evènements » sont représentés par des pastilles flottantes pouvant etre sélectionnées pour engager un dialogue par ex. (on « voit » alors les personnes ayant le meme centre d’interet que nous, les autres sont plus loins dans le tube…) Puis il est possible à la fin de la recherche de générer un « génétic code » Cette présentation est extrèmement simplifiée, ça va beaucoup plus loin dans la théorie. Si vous aimez ce genre de trip, je vous invite à consulter l’ensemble de leurs travaux. C’est assez énorme… et en Français ! (ils sont sur Bruxelle) Allez, pour le plaisir : « Le temps réel applique néanmoins une instabilité, étant donné le caractère éditable de l’information, à la représentation (hypertrace) la rendant totalement dépendante du paramètre temps, des paramètres de la génération de l’espace, de l’état de la base de données et en général du contexte de consultation. A la manière des moteurs de recherche comme altavista qui enregistrent dans un profil utilisateur, les recherches et les données consultées, l’information doit être consultée (le tunnel d’information) pour représenter un individu. En suivant ce modèle, la consultation peut être enregistrée, figée à un moment donné, pour former une représentation éditable ou une hypertrace, comme un code génétique, contenant sous forme abstraite les informations définissant un individu. » http://www.lab-au.com/i-tube/i-tubetx.htm

  10. (ah non, ça passe tout seul) mais ton capcha d’avant était rigolo, celui-ci est… heu, d’une lisibilité atténuée. :)

  11. C’est super intéressant et instructif, mais si je pense que les « cases » séparées ne sont pas vraiment représentatives de la réalité. Il y a en effet de nombreux vases communicants. Ainsi, tu classes Myspace dans « audience » et Typepad dans « expression ». Pourtant, Myspace est aussi un lieu d’expression et Typepad une plateforme facilitant les rencontres. En outre, la case profession est sous-titrée ‘ce que je fais’ alors que finalement, on sait bien que Linked In est aussi un moyen de montrer ‘qui je connais’ et d’accroitre ce cercle de connaissances.

  12. Billet tres interessant, et synthetique. Pour ceux que le sujet interesse ne manquez pas la <a href= « http://identity20.com/media/OSCON2005/ » >presentation ‘Identity 2.0’ de Dick Hardt </a>, le CEO de Sxip Identity: . Brillante!

  13. L’identité numérique est effectivement une problématique que tous les bloggueurs ont personnellement abordé en participant à la vague web 2.0. Je vous propose un petit billet un peu provocateur qui pose la question : jusqu’ou peut-on et doit-on « marketer » son identité numérique? Un bloggueur ou un individu devient il un produit à force de s’auto-marketer :) ? Le billet est là : Web 2.0 et le mix-marketing de… soi même ! Je suis un média d’accord mais suis-je un produit ? http://www.sqli-agency.com/blogs/emarketinggarden/index.php?2006/10/01/88-web-20-et-le-mix-marketing-de-soi-meme-je-suis-un-media-daccord-mais-suis-je-un-produit

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